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Un établissement au regard porté sur l’élève

De le poésie avant toute chose

Les élèves de 1ère B à la rencontre d’une poétesse contemporaine : Sandrine Cnudde

La poésie est au programme de l’épreuve anticipée de français au baccalauréat, et fait donc partie des genres à étudier en classe de première. Mais au-delà de ce programme scolaire, les élèves de 1B se sont immergés dans la poésie de façon moins didactique lors d’une rencontre le 3 Mars 2022, avec la poétesse marcheuse Sandrine Cnudde, qui est également photographe.

Ils ont pu ainsi s’interroger sur ce qu’est la poésie, et découvrir l’importance de ce genre encore vivace aujourd’hui - mais si discret - malgré les manifestations culturelles comme Le printemps des Poètes qui lui redonne heureusement ses Lettres de Noblesse et une certaine visibilité dans l’espace public si l’on peut dire.

Laissons à présent la parole à quelques élèves de la classe qui ont eu envie de parler de cette rencontre avec Sandrine Cnudde.

 

"De la Poésie comme écologie" de Titouan MAILLE

" Dans ces temps sombres, à l’aube peut être d’une 3e guerre mondiale et aussi de la fin de notre planète selon le rapport catastrophique du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), il est bon d’entendre un peu de poésie. C’est ainsi qu’intervient Sandrine Cnudde, paysagiste de formation. Elle a décidé de se lancer dans la poésie il y a quelques années. Mais pas de n’importe quelle poésie, de « l’écopoésie » qui interroge à la fois la Nature, notre environnement, et la parole poétique. De nature nomade et se déclarant « Marcheuse Rêveuse » elle révèle à travers son œuvre les espaces invisibles, les liens silencieux qui unissent les hommes à leurs territoires comme dans son nouvel ouvrage Dans la gueule du ciel où elle raconte sa rencontre avec les Inuits au Groenland. Elle nous a expliqué qu’ils sont une population de 2000 personnes environ enclavées dans les montagnes, et de ce fait totalement déconnectées du monde et qu’il y règne là-bas des conditions climatiques extrêmes ce qui explique un taux de suicide important. Elle nous a révélé s’être sentie impuissante face à cela mais grâce à ses poèmes, elle laisse une trace de leur existence alors qu’ils disparaissent peu à peu. En outre un poète l’a aussi profondément changée, c’est le poète norvégien Olav H. Hauge à qui elle a voulu rendre un hommage en parcourant la terre sur ses traces en Norvège. Elle a cherché à découvrir ce qui l’avait inspiré. Elle a ainsi écrit des poèmes de ce parcours sur les traces de Hauge sous forme de poèmes avec une retranscription assez froide de la nature, et avec des descriptions des roches, des Fjords, et océans qu’elle voyait. Tout en nous offrant son ressenti grâce à l’écrit, elle a partagé également sa vision de ce cheminement avec les photographies des différents lieux qu’elle a parcourus. Ces photographies sont une autre forme de poésie très intéressante qui nous permet réellement de ressentir ce qu’elle a vécu et de découvrir la nature sous une autre forme, et comme dirait Nicolas Bouvier, célèbre écrivain voyageur « La poésie de voyage est usage du monde ». Ainsi dans le cadre de notre parcours poétique et de notre étude des Fleurs du Mal de Baudelaire, nous nous sommes inspirés des travaux de Sandrine Cnudde. Nous avons écrit des poèmes et les avons illustrés avec nos propres photographies à l’instar de Sandrine Cnudde, et en associant un poème de la poétesse et du poète norvégien Olav Hauge. Une belle découverte pour nous, poètes en herbe, qui avons pu la rencontrer et lui faire part de nos travaux sous forme de recueil. Mme Couëdel, notre professeur de français, a déclaré l’exercice « réussi » !"


"Rencontre avec la poétesse Sandrine Cnudde" de Octavie DE BOÜARD

"Jeudi 03 mars 2022, la classe de 1ère B a eu la chance et l’opportunité de rencontrer Sandrine Cnudde, une poétesse contemporaine. Pour moi, le fait de pouvoir échanger avec elle, fut un moment très pertinent et intéressant. À travers cette discussion, j’ai pu ressentir un vrai sentiment de liberté, présent en elle, notamment lorsqu’elle aborda le sujet de la solitude lors de ses treks. On voyait vraiment que Sandrine Cnudde appréciait cette situation précaire pour pouvoir capter le plus d’informations lors de ses voyages, et écrire ensuite des poèmes. En effet, elle nous disait bien que dans le cas contraire, si elle était accompagnée, elle n’aimait pas le fait de se sentir responsable de la personne qui l’accompagne, et marche à ses côtés. Sandrine est donc apparue comme une femme indépendante, responsable, et sûre d’elle. Elle a une confiance totale en ses actes.
De plus, elle paraissait simple et libre lors de cette rencontre, tout d’abord grâce à ses différents poèmes mais aussi à travers ses paroles et ses explications. En effet elle écrit des poèmes à partir de ce qu’il y a de plus simple et accessible : la Nature. Elle part à la recherche de cette nature durant ses longs périples en solitaire. Elle aime explorer et découvrir la particularité de chaque territoire qu’elle visite. À travers ses différents poèmes, elle nous transmet ainsi son témoignage et ses ressentis sur la diversité, la beauté, la richesse des lieux parcourus en des treks itinérants, mais elle témoigne aussi de son mal être vis-à-vis du pays traversé. Ses mots sont comme « un miroir de ses sentiments et émotions ». Sandrine Cnudde a insisté sur la précision de ses écrits. Ses voyages en Norvège et surtout au Groenland l’ont profondément marquée, car elle fut souvent surprise de leurs modes de vie si différents du sien lorsqu’elle est en France. Ce fut par exemple un bouleversement pour elle de découvrir les nombreux suicides et la détresse des habitants lorsqu’elle a parcouru une partie du Groeland. Elle a eu du mal à accepter son sentiment d’impuissance face à la tragédie que vivent ces peuples inuits.
Cette rencontre nous a ainsi permis de découvrir un autre style poétique plus contemporain que celui de Charles Baudelaire, mais cela a également permis d’échanger réellement avec elle pour en apprendre davantage sur cet auteur et sur la « fabrication » de ses poèmes."


"Une poétesse au Loquidy" d’ Emmanuel THEODON

Au Loquidy au mois de Mars 2022, la classe de 1B a rencontré une poétesse française contemporaine : Sandrine Cnudde. Dans le cadre de notre séquence sur la poésie avec Mme Couëdel notre professeur de français, nous avons eu l'occasion de découvrir la poétesse, ainsi que ses poèmes plutôt originaux très différents des poèmes que nous connaissons habituellement. Nous avons pu travailler par groupe pour créer à notre tour des poèmes et constituer un recueil avec nos propres textes. Nous avons ensuite rencontré Mme Cnudde à deux reprises : les 2 et 3 Mars, dans deux lieux différents : au Lieu Unique et au Loquidy. Elle nous a conté ses aventures à l'étranger dans des pays qui l'ont inspirée comme la Norvège et les pays du Nord. Elle a pu contempler la simplicité du monde à travers ces pays remplis d'histoires et de traditions. Sandrine Cnudde a écrit de nombreux recueils de poèmes dont l’un inspiré par le poète Norvégien Olav Hauge. Durant la rencontre du jeudi 3 Mars nous avons pu poser toutes les questions désirées à la poétesse qui nous a répondu avec la plus grande attention. Pour la plupart d’entre nous cette expérience a été fructueuse et pleine de surprises.


"Une rencontre, une poétesse, des mots et des élèves" d’ Enguerran PARISSE

Le jeudi 3 mars 2022, nous avons eu la chance de rencontrer la poétesse Sandrine Cnudde, auteur de nombreux ouvrages, dont le dernier en date Dans la gueule du ciel, est sorti en 2018 après son voyage au Groenland, effectué en 2016. Nous avons pu profiter d’un temps d’échanges, pendant lequel nous lui avons posé de nombreuses questions, nous permettant d’en apprendre plus sur sa vie, sur ce qu’est la poésie au XXIème siècle, et également sur ses inspirations, et bien d’autres choses encore.
Tout d’abord, Sandrine Cnudde nous a confié que, dans sa jeunesse, elle ne pensait pas être prédestinée à devenir poète. Elle a en effet commencé sa vie en tant qu'architecte paysagiste. Elle n’écrivait donc pas, si ce n’est des écrits épistolaires pour échanger avec ses amis. Ce n’est que lorsque ces mêmes amis lui ont révélé le caractère poétique de ses lettres que Sandrine Cnudde s’est décidée à écrire, et à faire de l’écriture sa vocation. Ainsi, elle a publié son premier ouvrage Le vide et le reste sur le poète norvégien Olav H. Hauge, à quarante ans.
Après avoir arpenté la Corrèze, la Lozère et les Pyrénées, la poétesse décide de se lancer en Norvège, sur les traces de sa principale source d’inspiration, Olav Hauge, grand poète norvégien. Elle nous a d’ailleurs révélé que c’est sûrement ce voyage qui l’aura le plus marquée. Puis, inspirée par sa nature nomade, elle a voyagé aux Pays-Bas, en Ecosse, ou encore au Groenland. De tous ses voyages elle a écrit plusieurs recueils de poèmes.
La poétesse nous a également appris que dans sa jeunesse, elle lisait beaucoup, et qu’elle appréciait particulièrement lire ce qu’elle ne comprenait pas dès la première lecture. De ce fait, cela lui permettait de pouvoir y réfléchir, voire éventuellement de relire l'œuvre en question. Dans le même registre, elle nous a aussi appris qu’elle aimait particulièrement lire les poèmes à haute voix, ce qui lui permettait de déceler les nuances et le côté musical des textes, pour mieux les apprécier et ainsi les étudier d’une nouvelle façon. C’est d’ailleurs ce qu’elle apprécie particulièrement chez Eugène Guillevic, poète français du XXème siècle, dont elle savoure les poèmes pour ce côté chantant et rythmé qu’on ne retrouve pas forcément chez d’autres auteurs. Ainsi, c’est la principale ligne de conduite que Sandrine Cnudde essaye de suivre : donner du rythme à ses ouvrages, et à ses textes. Mais par-dessus tout, son poète favori est Bashô, poète japonais du XVIIème siècle, connu pour ses haïkus, qui a écrit Sur le chemin étroit du Nord profond. Bashô est un poète qu’elle apprécie particulièrement à la fois pour ses poèmes magnifiques, mais également pour sa communion avec la nature.
Par ailleurs, Sandrine Cnudde nous a révélé qu’elle n’écrivait jamais sur place, pendant ses voyages, car cela lui était impossible. Ainsi, elle ne rédige ses poèmes qu’une fois rentrée chez elle en France, de sorte à pouvoir y consacrer tout le temps nécessaire. Elle profite en revanche de ses voyages pour écrire ses impressions, et s’imprégner au maximum de toutes les sensations ressenties sur place, et pouvoir par la suite dépeindre au mieux ce qu’elle a vécu, et pour témoigner des éventuelles difficultés rencontrées par les populations locales. Ainsi, elle nous a expliqué que les Inuits de l’est du Groenland n’ont rencontré les populations occidentales et développées qu’en 1884. Avant cela ils “vivaient encore à l'âge de pierre”, nous a-t-elle dit, comme pour nous faire comprendre le choc des civilisations qui s’est produit lorsque l’expédition menée par Gustav Holm a noué le contact avec ces peuples de l’Arctique. Ainsi, les Inuits ont radicalement changé de mode de vie. Devenus sédentaires en quelques mois, il s’ensuivit donc un fort mal-être, vu la révolution que cela a dû provoquer chez eux. Un des objectifs de Sandrine Cnudde au Groenland était ainsi de dépeindre ce mal-être, pour pallier son sentiment d’impuissance face à leur détresse, et pour essayer de se sentir utile auprès de ces populations. Elle nous a ensuite raconté la rencontre qu’elle a vécue avec un jeune homme, vivant avec une balle dans le cœur, pour témoigner des difficultés d’adaptation de ces peuples au monde « moderne ». Lorsque nous lui avons demandé comment elle faisait pour parler avec les populations autochtones, Sandrine Cnudde nous a expliqué qu’elle parlait un petit peu anglais, ou qu’elle essayait d’apprendre les rudiments des langues locales. D’ailleurs, petite anecdote, la poétesse nous a révélé que le meilleur moyen pour se faire comprendre était... de parler autour d’une bière, même au Groenland  !
Lorsque nous lui avons demandé où elle désirait voyager aujourd’hui, Sandrine Cnudde nous a répondu de manière spontanée qu’elle souhaitait aller au Canada. Elle nous a ainsi expliqué qu’elle rêvait d’aller à l'embouchure du Saint Laurent pour y rencontrer d’autres populations autochtones, les innus (et non les inuits, cette fois-ci). Ensuite elle nous a révélé vouloir rencontrer la poétesse Joséphine Bacon d’origine innue, peu connue, mais auteur de nombreux textes que Sandrine Cnudde apprécie particulièrement. Par ailleurs, le Canada n’est pas le seul objectif de la poétesse française, puisqu’elle souhaite aussi aller en Australie.
Enfin, nous lui avons posé une question qui nous paraissait très importante : “Pour vous, qu’est-ce que la poésie au XXIème siècle ? ” À cette question, Sandrine Cnudde nous a expliqué que la poésie n’avait pas de définition propre, mais qu’elle comptait autant de définitions que de poètes différents. De ce fait, tout dépend, toujours selon Sandrine Cnudde, des aspirations de chacun. Elle, par exemple, écrit ses poèmes en fonction de son vécu, de ses rencontres, marches, photographies... d’autres auteurs seront plus tournés vers l’écologie en tant que telle, ou encore d’autres poètes seront plus inspirés par les paysages urbains... Sandrine Cnudde nous a affirmé que chacun avait sa propre “fibre” pour écrire de la poésie, et que cette dernière n’avait donc pas de définition unique.
Ainsi, ce temps d’échange avec la poétesse Sandrine Cnudde nous a permis d’ouvrir notre esprit sur la poésie et plus particulièrement sur la poésie contemporaine, ainsi que d’échanger avec un auteur original qui nous a transmis sa passion pour la nature, les peuples d’ailleurs, les territoires géographiques, la solitude ou encore les mots, et les différentes façons de les manier pour mieux exprimer ses ressentis ou émotions. La poésie existe donc bel et bien encore. Nous pouvons en témoigner.

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